En 2022, votre projet n’en était qu’à ses premiers pas. Où en êtes-vous actuellement ?
Les phases de laboratoire sont à présent terminées et nous avons pu breveter notre idée. Notre solution a également été validée auprès des grandes entreprises spécialistes de la protection des végétaux, en partie grâce au Prix à l’innovation agricole (PIA).
Désormais, nous sommes à la recherche de ressources financières pour la finalisation du développement de notre prototype, très demandé par l’industrie et les agriculteurs contactés. Pour cela, nous allons essayer de collaborer avec trois centres de recherche suisses : Agroscope Conthey, Empa à Dübendorf et HES-SO Fribourg.
Quel a été l’impact de ce prix à l’encouragement sur votre projet ?
Ce prix nous a permis de financer la demande de notre premier brevet international, qui vient d’être publié. Pour nous, c’est l’impact principal qu’il a eu. Nous avons également soumis une proposition de projet auprès d’Innosuisse, l’agence suisse d’innovation. Malheureusement, malgré notre prix et l’obtention d’un brevet international, l’innovation n’a pas été reconnue.
Selon nous, plus de visibilité et de poids devrait être mis sur ce concours et ses lauréats. Le canton de Fribourg est le canton de l’agriculture. Un prix d’innovation ici, c’est presque comme si c’était un prix d’importance nationale. Aujourd’hui, nous essayons notamment grâce au PIA d’inclure des agriculteurs fribourgeois dans notre développement. Nous espérons que le fait d’avoir ce prix va les inciter à collaborer avec nous et ainsi permettre à notre projet de s’implanter dans le canton.
Justement, ce prix a-t-il permis de mieux faire connaître votre projet auprès du secteur agricole ?
Sur le plan régional, pas vraiment. Nous aurions espéré que des agriculteurs ou des coopératives nous contactent, demandent des informations ou montrent leur intérêt pour le projet. En revanche, cela a permis de mieux le faire connaître à l’international.
Selon vous, comment le prix pourrait-il être amélioré ?
Je pense que les lauréats de ce prix pourraient bénéficier de plus de suivi. Par exemple, que le canton organise des rencontres avec les agriculteurs, les coopératives ou les investisseurs. Dans le cadre du programme Fribourg Agri & Food, dont le but est le développement du secteur agroalimentaire fribourgeois, le canton vient de lancer un appel à projet. Je pense qu’il serait intéressant d’étudier les possibilités pour inclure les lauréats dans ce programme. Ce sont de petites entreprises, mais elles vont grandir et prendre en importance !
Un autre point qui me semble important est celui du jury. Selon moi, des agriculteurs ou des présidents de coopératives pourraient y être inclus. Ainsi, en sélectionnant les innovations, ceux-ci y seraient associés dès le départ et participeraient à les accompagner, à les développer.